Mis à jour le 10/06/2022

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Après avoir subi un recul “limité” en 2020 (- 10,5 %), la valeur des exportations directes de la Région reprend du souffle depuis le début de l’année.

Si la dynamique se poursuit, elle pourrait même dépasser ses niveaux de 2018 en se rapprochant des niveaux de 2019, année exceptionnelle.

En parallèle, les importations reprennent bien plus vigoureusement, ce qui pourrait conduire à un net creusement du déficit régional en 2021.

 

Infographies : 

Évolutions observées au sein du Top 5 des clients des exportations bretonnes

Évolutions des échanges trimestriels bretons de marchandises entre 2017 et 2020

Des apparences de "retours à la normale"

D’après les données communiquées par les Douanes, les échanges régionaux tendent à avoir retrouvé des niveaux globalement proches de la moyenne des années précédant l’émergence de la pandémie sur les 3 premiers trimestres de 2021, en particulier au 2e trimestre.

À fin septembre, la valeur des exportations et importations directes de la Région a respectivement augmenté de + 12 % (soit + 0,9 Md€) et + 18,5 % (+ 1,5 Md€) par rapport à la même période en 2020, ce qui pourrait amener le déficit régional à se creuser et dépasser 1 Md€ en 2021 si la tendance se poursuit pour les échanges au dernier trimestre.

Par comparaison avec 2019, les exportations restent légèrement inférieures (- 3 %) et les importations supérieures (+ 5 %).

Au même titre que la France et le reste du monde, les perspectives restent soumises à de fortes incertitudes à court et moyen termes du fait des nouvelles vagues de Covid-19 et de l’apparition de nouveaux variants, tandis que les campagnes de vaccination, restrictions sanitaires et degrés d’ouverture des frontières évoluent de manière toujours aussi disparate à travers le monde.

En attendant les chiffres du 4e trimestre pour établir des conclusions sur 2021, des grandes tendances peuvent tout de même être identifiées pour ce qui est des répartitions sectorielles et géographiques des exportations régionales.

Des disparités de taille selon les marchés ciblés

Dans le contexte de la pandémie et des bouleversements économiques qui ont suivi, les échanges de la Région ont subi des reculs assez proches de ceux observés pour le commerce mondial entre 2019 et 2020.

En 2021, la dynamique affichée par les exportations est également proche des évolutions anticipées par les observateurs du commerce international, le rebond des importations étant toutefois bien plus accéléré.

Depuis le début de l’année, les exportateurs régionaux peuvent avant tout se féliciter du retour de la demande allemande : après une baisse pénalisante en 2020 (1,05 Md€, – 11 %), les exportations directes ont nettement rebondi vers l’Allemagne (0,9 Md€ sur les 3 premiers trimestres 2021, + 23 % par rapport à la même période en 2020), ce qui laisse espérer un retour à des niveaux proches de 2019 sur ce moteur crucial pour le bilan régional.

La Bretagne a également su capter de la croissance chez ses autres grands marchés limitrophes, l’Italie, l’Espagne et la Belgique, où les exportations reprennent toutefois plus doucement après des coups de freins nets l’an passé et ne devraient pas revenir à leurs niveaux d’avant-crise dès cette année. La dynamique devrait être plus favorable aux Pays-Bas et en Pologne, où le rebond est plus vigoureux après un relatif maintien de la demande en 2020, et surtout en Chine et à Singapour, dont la progression ne semble pas prête de s’essouffler.

Assez stablement positionnée au rang de 6e ou 7e client des exportations bretonnes entre 2017 et 2020, la demande chinoise continue de renforcer son poids en contexte de crise et pourrait se hisser au rang de 5e ou 4e marché pour la Région en 2021 pour peu que la dynamique se poursuive au dernier trimestre. Idem pour Singapour, qui déclasse plusieurs destinations occidentales et se hisse du rang de 11e client en 2017 à celui de 8e sur les 3 premiers trimestres de 2021.

Aux USA, où les exportations régionales tendaient à perdre du terrain depuis plusieurs années, la conjoncture pointe vers une reprise dynamique en 2021, à l’inverse du Royaume- Uni, où l’entrée en vigueur effective du Brexit maintient les exportations bretonnes sur une pente très à la baisse après une année noire et plombe nombre de secteurs bretons jusqu’à présent bien positionnés sur ce marché.

Évolutions observées au sein du Top 5 des clients des exportations bretonnes

Un paysage soumis à des reconfigurations

Sous un air apparent de “retour à la normale” pour les exportations régionales dans leur ensemble, les évolutions observées depuis le début de l’année en termes de répartition géographique reflètent des disparités observées également aux niveaux sectoriels en contexte post-pandémique.

Au-delà des reprises relativement rassurantes sur les marchés européens limitrophes, les clients dont la demande gagne en vigueur et en importance sont plus particulièrement ceux qui ont contribué à soutenir en contexte de crise la progression des moteurs de croissance que sont, entre autres, les viandes, les produits laitiers et la pharmaceutique.

L’absence durable de rebond dans l’automobile entraîne de fait, à l’inverse, des nivaux de reprise nettement plus faibles sur les marchés qui étaient fortement pondérés par les résultats de ce secteur ces dernières années, en particulier en Europe, où d’autres secteurs industriels retrouvent un souffle appréciable en parallèle.

Évolutions des échanges trimestriels bretons de marchandises entre 2017 et 2020